Psychopatho DSM cartes

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B2 Psychopathologie de l'adulte Flashcards on Psychopatho DSM cartes, created by Hanna Schumacher on 08/01/2016.
Hanna Schumacher
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Question Answer
Dans la définition classique de la schizophrénie, quelle pourcentage de la population est touché et quand s'installe la maladie? Touche environ 1% de la population des deux sexes. Installation généralement durant l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
Quelle est la symptomatologie de la schizophrénie? (exemples de symptômes fréquents) Difficulté de la diversité des symptômes qu’on regroupe sous le terme schizophrénie. Symptomologie très hétérogène (on peut avoir le même diagnostique avec des symptômes différents). Selon Linden, la schizophrénie en tant que maladie essentialiste avec une cause unique n’existe pas!!!!! - Hallucinations (auditives, visuelles) - Idées délirantes (de persécution, de grandeur, avec des aspects mystiques ou religieux) - Phénomènes de passivité et d’interférence avec la pensée - Repli sur soi - Perte de motivation (apathie) - Appauvrissement affectif (émoussement des affects) - Expression anormale des émotions - Mouvements anormaux - Langage désorganisé (changements de thème, méli-mélo de mots, néologismes) - Troubles cognitifs (dont mémoire épisodique).
Selon Linden, une vision essentialiste de la maladie n'est pas possible. Il faudrait une centration en types de symptômes. Quels sont les trois facteurs (groupes) que la symptomatologie de la schizophrénie pourrait prendre? 1. Symptômes positifs: distorsions de la réalité (hallucinations, idées délirantes). 2. Symptômes négatifs: repli sur soi, apathie, etc. 3. Désorganisation de la pensée, du langage et du comportement.
Qui est Emil Kraepelin et quelle est son approche? C'est un psychiatre allemand né en 1856 (comme Freud). C’est l’initiateur de l'approche Kraepelinienne de la "folie". Approche biomédicale de la maladie mentale en 2 postulats : • La « folie » peut être scindée en plusieurs types de maladies (p.e. schizophrénie, dépression maniaque...) • Focalisation sur les aspects biologiques (néglige les aspects psychologiques): ces maladies peuvent être identifiées en étudiant les symptômes, les anomalies du cerveau ou leur étiologie (p.e. leur composante héréditaire). = Père de la psychiatrie biologique!!!!
Quel terme utilise Kraepelin pour parler de la schizophrénie? Quels symptômes inclue-t-il dans cette définition? Pour parler de schizophrénie, Kraepelin utilise le terme de « démence précoce » qui illustre sa vision du problème comme une maladie biologique: - absence d’émotions ou émotions inadéquates - comportements stéréotypés ou postures anormales - hallucinations - croyances irrationnelles - détérioration des fonctions intellectuelles
Evolution de la position de Kraepelin: Comment Kraeplin a-t-il changé de position sur la schizophrénie dans la dernière partie de sa vie? Avec l’âge, Kraepelin est devenu moins biologisant car il a remarqué beaucoup de différences interindividuelles entre les personnes schizophrènes. Il en a déduit que tout ne pouvait s'expliquer uniquement par la biologie et qu'il y avait vraisemblablement des facteurs psychologiques qui interviennent dans la schizophrénie. Il en déduit que: - Les symptômes de la «folie » dépendent aussi de la nature individuelle (psychologique) des personnes, - Qu'il y a un intérêt à avoir pour la psychiatrie comparative : explorer les symptômes d’une maladie dans différentes populations.
Evolution de la position de Kraepelin: Comment le monde de la psychiatrie a-t-il pris compte de l'évolution de la position de Kraepelin? Evolution ignorée par la majorité des psychiatres à la suite de Kraepelin. On a gardé de lui que la position biologisante et on a injustement oublié qu’il avait changé sa position. On maintient que Kraepelin est le père de l’approche biomédicale telle qu’elle est représentée dans le DSM.
Qui est Eugène Bleuler? Psychiatre suisse né en 1857 qui introduit le terme «schizophrénie» en 1911 (« esprit divisé »). Il est le Père de l'approche qui va contester le modèle biomédical de la schizophrénie. Il avance que les hallucinations et les idées délirantes ne constituent pas les caractéristiques les plus importantes de la maladie. Il pense que la schizophrénie tient en une perte des associations liant le flux de la pensée, des attitudes conflictuelles envers autrui (ambivalence), un retrait du monde social et des affects inadéquats. Le point clé pour Bleuler et "l'esprit divisé", une déconnexion entre les systèmes d'information chez les personnes schizophrènes.
En quoi Bleuler diffère-t-il de Kraepelin? Eugen Bleuler : véritable intérêt pour la psychologie des personnes, prise en compte des perturbations biologiques mais impressionné par l’ampleur des variations interindividuelles. Il développe donc un intérêt pour la psychologie de ces personnes. Pour Bleuler, il n'y a pas de démarcation claire entre la schizophrénie et la dépression maniaque (remise en question de la distinction entre différents types de maladies mentales). Il établit une forme de schizophrénie (la plus fréquente) et pour laquelle les personnes ne sont pas traitées (irritabilité, bizarreries du comportement, retrait social, etc.) Pour Bleuler, il n'y pas de frontière nette entre normalité et maladie.
Quel est le contexte socio-historique des années 70 aux USA qui va mener au manifeste néo-kraepelinien? On fait un saut historique pour montrer en quoi tout ça (Bleuler, Kraepelin) va progressivement amener au DSM. Dans les 70's aux USA, plusieurs choses intéressante se passent dans le champ de la psychopathologie: • problèmes de fidélité des diagnostics • la question de l’homosexualité (longtemps considérée comme une maladie mentale puis plus dès 1970-80 donc on se demande si les diagnostiques sont sérieux vu que ça peut être puis ne plus être une maladie) • questions économiques (réguler les remboursements de soins par les assurances, il faut un diagnostique clair pour rembourser, spécifier les troubles visés par de nouveaux médicaments) • désenchantement vis-à-vis de la psychanalyse (certains pensent que c'est un traitement non efficace qui affaiblit les liens entre psychiatrie et médecine).
Que stipule le manifeste néo-kraepelinien selon Klerman? = avènement du DSM aux USA • la psychiatrie est une branche de la médecine • la psychiatrie doit utiliser des méthodes scientifiques modernes et fondées sur les connaissances scientifiques • la psychiatrie traite des personnes qui sont malades et qui requièrent un traitement • il existe une frontière entre le normal et le pathologique • les psychiatres doivent mettre un accent particulier sur les aspects biologiques de la maladie mentale • il doit y avoir un intérêt explicite et intentionnel pour le diagnostic et la classification • les critères de diagnostic doivent être codifiés et validés = exactement le résumé de la vision biomédicale de la psychopathologie!!!
Quels sont les trois grandes règles de la classification des troubles mentaux dans le manifeste néo-kraepelinien? Les critères de Feighner (1972) pour la classification des troubles mentaux : • différents types de maladies • pour chaque maladie, une liste de symptômes • des règles qui spécifient combien de symptômes sont requis pour poser un diagnostic. Modèle valable pour le DSM 3-4-5
Quelles sont les deux grandes classifications de troubles mentaux selon Feighner? 1. Les psychoses: incompréhensibles et causées par des anormalités biologiques. P.e. schizophrénie, dépression maniaque. 2. Les névroses: compréhensible en terme de personnalité et d'expériences du patient. P.e. Dépression névrotique, anxiété généralisée.
Quel est le problème n°1 du modèle néo-kraepelinien? Qui s'est rendu compte de ce problème et comment? L'absence de consensus entre les différents systèmes de classification. Lorsqu'on compare les différents systèmes de classifcation des maladies, (il n'y a pas que le DSM), on devrait pouvoir s'attendre à une cohérence de classification. Or, en 1999 J. van Os fait diagnostiquer 706 personnes qui étaient prise en charge pour des problèmes psychologiques importants et compare leurs symptômes selon les différents systèmes de classification des troubles mentaux (RDC, DSM et ICD) et aboutit à des résultats différents.
Quel est le problème n°2 du modèle néo-kraepelinien? Qui s'est rendu compte de ce problème et comment? Comment rendre compte des co.morbidités si tous les troubles psychopathologiques sont entièrement distincts (modèle biomédical)? Epidemiological Catchment Area (ECA) Study rend compte d'une comorbidité importante (co-occurrence de différents types d’états psychopathologiques) dans les maladies mentales et d'une association très forte entre schizophrénie, dépression, et état maniaque: ces diagnostics ne décrivent pas des troubles distincts. La co-morbidité est la norme plutôt que l'exception en psychopathologie!!!
Quelle étude de Kendell & Gourlay rend aussi compte du problème n°2 du modèle néo-kraepelinien? Kendell & Gourlay ont examinés les symptômes de 300 patients hospitalisé pour des soins psychiatriques. Ils leur ont attribué des scores négatifs pour les symptômes de la schizophrénie (hallucinations et idées délirantes) et des scores positifs pour les symptômes maniaco-dépressifs (sociabilité anormale, flux de parole, comportement dépressif). En additionnant les scores pour les symptômes de chaque patient, ils se sont rendu compte que la plupart d'entre eux avaient un total de 0. Ceci démontre qu'il existe un continuum entre la schizophrénie et les symptômes maniaco-dépressifs. Ce ne sont pas deux maladies séparées. Crow et Taylor rapportent aussi un risque accru d'avoir un trouble maniaco-dépressif chez un patient schizophrène et vice versa.
Quel est le problème n°3 du modèle néo-kraepelinien? Qui s'est rendu compte de ce problème et comment? Le problème n°3 relève de la frontière entre le pathologique et le normal. Haslam, Holland et Kuppens, méta-analyse de 177 articles, 553'000 participants démontrent que: • la plupart des difficultés psychologiques (troubles de l’humeur, troubles anxieux, troubles alimentaires, troubles externalisés, troubles de la personnalité) se situent au sein d’un continuum, incluant des expériences normales. • nature catégorielle possible pour certains troubles comme l'autisme (continnum de gravité mais pas de distinction de nature).
Quel autre étude réalisée par van der Linden rend compte du problème n°3 du modèle néo-kraepelinien? Larøi & Van der Linden: Les hallucinations constituent une manifestation fréquente dans la population toute-venante (étudiants universitaires). • env. 30% rapportent avoir entendu une voix alors qu’il n’y avait personne. • 1env. 15% rapportent avoir entendu une voix exprimant leurs pensées. Si des personnes normales peuvent expérimenter des symptômes jusque là jugés "pathologiques" alors la frontière entre le normal et le pathologique n'est pas aussi nette que le prétend le modèle bio-médical.
Y a-t-il une différence QUALITATIVE entre les hallucinations dites cliniques et non-cliniques? Non! • peu de contrôle, émotions négatives, situations stressantes, personnages connus et proches. • implication des mêmes mécanismes psychologiques: difficulté de « reality monitoring » (croire que c'est vrai ou non) et croyances dysfonctionnelles.
Qu'est-ce qu'une hallucination en terme d'externalisation? Une hallucination est une projection de soi vers l'extérieur (externalisation). Elle exprime une difficulté de base à distinguer entre ce qui nous appartient et ce qui ne nous appartient pas (est-ce moi ou est-ce quelqu'un/quelque chose d'autre?). La tendance à externaliser (que tout le monde a) vient de pensées intrusives donc on veut se débarrasser. Si l'on considère qu'il est mal d'avoir de telle pensée et que l'on associe ça à une difficulté de "reality monitoring", une hallucination peut naître. C'est en fait une façon "originale" de faire du coping avec une pensée que l'on veut dissocier de nous-même (NB: penser au show aérien et sophie).
Quel est le problème n°4 du modèle néo-kraepelinien relatif à l'hétérogénéité de la psychopathologie? Il y a un problème soulevé par l'hétérogénéité au sein d’une catégorie diagnostique. Les symptômes de la schizophrénie sont hétérogènes, comprennent des éléments de nature complètement différentes. S'ajoute à cela une hétérogénéité de buts, de motivations, d'estime de soi, de sentiment d’auto-efficacité et de contrôle, ainsi que de capacités de « coping » et de régulation émotionnelle chez les patients schizophrènes. Enfin, il y a une hétérogénéité de contextes familiaux, éducatifs, sociaux et environnementaux chez ces patients. Croire que l’on va pouvoir guérir la schizophrénie avec un médicament ou une intervention unique est donc une aberration!!!
Quel est le problème n°5 du modèle néo-kraepelinien relatif au caractère plurifactoriel des symptômes de la schizophrénie? Parmis les symptômes négatifs de la schizophrénie, il y a l'apathie: • perte d’intérêt, perte d’initiative, émoussement des affects. Il y a des critères diagnostiques amenant à considérer l’apathie comme une catégorie homogène, ce qui pousse le monde biomédical à rechercher les sous-tendus neurobiologiques de l’apathie. Or, toute une série d’études sur l’apathie montrent que sous ce terme il y a de multiples affects et de multiples facteurs. Le fait de tout mettre sous la même enseigne et vouloir la catégoriser et la traiter en une fois est une aberration!!!
Quels sont les 4 types d'aspects de l'apathie? A quoi donnent-ils lieu comme symptômes? Apathie: manque d'initiative, d'intérêt et d'émoussement affectif. 1. Aspects cognitifs: difficultés à la planification, la projection dans le futur et la flexibilité interne et externe. 2. Aspects motivationnels: insensibilité aux récompenses/punitions, effort mobilisé amoindri, déficit de plaisir anticipé. 3. Aspects émotionnels: humeur négative, stratégies de coping amoindries face aux difficultés. 4. Croyances/valeurs: faible estime de soi, faible sentiment d'auto-efficacité. Croire que derrière les symptômes négatifs, il y a un fonctionnement cérébral unique est une illusion!
Quel est le problème n°6 du modèle néo-kraepelinien relatif à la signification des anomalies biologiques de la schizophrénie? Quelles sont ces anomalies? Encore une fois, l'approche biomédicale est essentialiste et considère qu’il y a une maladie avec une cause spécifique, comme le soutient l'hypothèse dopaminergique qui avance qu'il y a une hyperactivité dopaminergique chez les patients schizophrènes. Si il y a des données en faveur de cette hypothèse, il y a aussi des données en faveur d'une hypoactivité dopaminergique chez ces patients, ou des données ne montrant pas de modifications au niveau dopaminergique chez ces patients. On trouve tout et son contraire, la cause unique neurobiologique n'existe pas non plus, on a jamais trouvé de dysfonctionnement commun a tous les patients schizophrènes!!!
Relatif au problème n°6 du modèle néo-kraepelinien (signification des anomalies biologiques de la schizophrénie), quelles sont les limites de l'exploration neurobiologique de la schizophrénie? Quel niveau d'exploration faudrait-il développer? Limites de l’exploration neurobiologique de la schizophrénie : • le niveau d’analyse clinique et le niveau d’analyse neurobiologique sont très éloignés. • le concept de schizophrénie regroupe des personnes qui sont très différentes les unes des autres. • les difficultés psychologiques ont fréquemment des causes sociales (précarité, événement stressant, etc.), ce que le modèle biomédical oublie souvent! Il en découle la nécessité de développer un niveau d'exploration intermédiaire (psychologique): • des modèles psychologiques permettant de rendre compte de la nature des différents symptômes (hallucinations, etc.).
Quelles sont les limites du modèle biomédical en psychopathologie si on prend l'exemple de la dépression? Rattacher la dépression à un problème de captation de la sérotonine uniquement est illusoire et dangereux. Les antidépresseur ont été largement surestimés au cours de leur histoire, or, toute une série d’études ont montré que leur efficacité n’est pas supérieure à l’effet placebo dans la majorité des cas, avec une exception avec les dépressions graves.
Il y a beaucoup de problèmes liés au DSM-5 et toute une communauté a décidé de les dénoncer: quel est le problème de fiabilité et donc de validité du DSM-5? A quelle expertise scientifique le DSM-5 a-t-il été soumis? Il y a dans le DSM-5 beaucoup de catégories diagnostiques qui ont une fiabilité (consensus sur un diagnostic auquel peuvent aboutir deux professionnels soumis à la même information) inférieure aux standards communément acceptés (un coefficient kappa = ou > que 0.6). Or, la fiabilité est un prérequis nécessaire à la validité. De plus, il n'est pas possible d’utiliser une catégorie diagnostique (à des fins cliniques ou de recherche) qui fluctue et dont l’identification n’aboutit pas à un consensus entre différents observateurs (sinon on ne sait jamais si on parle de la même chose!). Le DSM-5 n’a pas fait l’objet d’une expertise scientifique externe et indépendante de l'APA (grave conflit d'intérêt)!
Quel est le problème du DSM-5 par rapport aux seuils de diagnostiques? Pourquoi les seuils ont-ils été changés? En passant du DSM-4 au DSM-5, ily a eu un abaissement des seuils diagnostiques pour certaines psychopathologies. En réduisant le nombre et la gravité des critères considérés comme suffisants pour qu’un diagnostic soit établi (p.e. boulimie, ADHD, retrait du critère d’exclusion de la dépression majeur dans le cas d'un deuil), le nombre de personnes susceptibles de recevoir un diagnostic psychiatrique est accru ce qui augmente les coûts de santé globaux et les coûts aux assurances.
Quel est le problème du DSM-5 par rapport à l'introduction de nouveaux troubles? Quels exemples et pourquoi est-ce problématique? Indroduction de nouveaux troubles "insensés" et sur-pathologisants dans le DSM-5 comme le trouble dysphorique prémenstruel, le trouble de dérégulation de l’humeur dite explosive, le trouble de symptômes somatiques ou le trouble neurocognitif léger. Conséquences: pathologisation du vécu de certaines femmes, de personnes ayant une maladie chronique («c’est dans leur tête»), de certains enfants /adolescents manifestant des sautes d’humeur importantes (pouvant être des manifestations normales sur le plan développemental et se résoudre sans traitement), de personnes âgées. On va se servir de cette sur-pathologisation pour justifier des décisions sociales prises à l’encontre de certains groupes sensibles. De plus, la sur-pathologisation implique la stigmatisation de ces personnes et la souffrance psychologique que cela accompagne. Une autre conséquence néfaste est la prescription non-nécessaire de médication psychiatrique. Enfin, toutes ces mis-attributions sont un détournement de ressources précieuses!
Pour Kendler, la conception de la psychopathologie véhiculée par le DSM-5 est une conception essentialiste. Expliquer? La conception essentialiste de la psychopathologie entend que les troubles psychopathologiques ont une essence, un caractère constitutif propre et nlcessaire (génétique, neurologique, comportemental). Cette essence est possédée par tous les individus qui ont ce trouble et par aucun individu qui ne le l'a pas (on a le trouble ou on ne l’a pas, comme la grippe ou une tumeur). Dans la conception essentialiste, les difficultés psychologiques peuvent être expliquées de la même manière que les maladies physiques. Tout ceci conduit à la pré-éminence de l'approche biomédicale de la psychopathologie alors qu'elle est insuffisante!
Quelles sont les limites générales de l'approche essentialiste de la psychopathologie (type DSM)? La conception essentialiste conduit à favoriser les explications biomédicales/neurobiologiques, à négliger les causes psychosociales des difficultés psychologiques (pauvreté, chômage, évènements de vie, etc.), à sur-pathologiser les difficultés psychologiques (p.e. minor neurocognitive impairment ou le concept d’addiction comportementale "addiction au jeu" comme une addiction à une substance dans le DSM-5)
Quel est le problème dans le fait de tout pathologiser comme c'est le cas avec l'addiction au Tango, l'addiction au jeu, au sexe, à internet? Quelle conséquence pour le patient? Le fait de pathologiser ainsi tout les comportements est réductionniste et ne prend pas en compte la complexité de chaque individu et de la causalité de tels problèmes (facteurs sociaux, de vie, etc.) ce qui conduit à faire fausse route quand à la prise en charge de ces personnes. P.e. la prise en charge bio-médicale de l’alcoolisme est un échec dans 70% des cas. La combinaison sevrage - alcooliques anonymes (AA) qui demande de ne plus jamais consommer une goûte d’alcool conduit inévitablement à des rechutes.
A quoi fait référence l'approche "Mechanistic Property Cluster" de Kendler, et al.? Au fait que les symptômes psychopathologiques sont associés à des réseaux de mécanismes causaux se renforçant mutuellement. Les troubles ont des frontières floues, ils sont hétérogènes (p.e. entre dépression et anxiété qui sont souvent présentes en co-morbidités, les frontières ne sont pas claires). Les mécanismes impliqués correspondent à des niveaux différents (biologiques, psychologiques, environnementaux, socio-culturels). Les symptômes eux-mêmes peuvent interagir et se renforcer l’un l’autre (p.e. dépression: une rupture engendre de la tristesse, qui engendre de la culpabilité, qui empêche de dormir, ce qui fait qu’on est fatigué et irritable, etc. -> les symptômes s’imbriquent et se renforcent les un les autres). Enfin, les individus ayant un type particulier de problème psychopathologique se ressemblent parce que les mécanismes causaux induisent de façon régulière la co-occurrence de certains caractéristiques ou propriétés. Mechanistic Property Cluster = les propriétés des psychopathologies forment un amas emmêlé, comme un gros noeud.
Dans la notion de Mechanistic Property Cluster, qu'entend-on par le caractère "probabiliste" de la relation entre les symptômes et leur mécanismes causaux? C'est le fait que des causes peuvent simplement changer la probabilité qu’un symptôme ou un ensemble de symptômes apparaissent. C'est aussi le fait que le même ensemble de symptômes peut provenir de mécanismes étiologiques différents. Dans l’approche biomédicale, on ne tient pas assez compte des co-morbidités et des interractions entre symptômes.
Que comprend le manifeste post-kraepelinien de Bentall (3 grands points)? 1. La compréhension et le traitement des problèmes psychopathologiques doivent être approchés à travers diverses perspectives (neuroscience, psychologie, sociologie, anthropologie, etc.), aucune n’ayant de préséance sur l’autre. 2. La psychopathologie doit utiliser des méthodes scientifiques modernes fondées sur les connaissances scientifiques actuelles. 3. La pratique clinique s’adresse à des personnes qui se plaignent de problèmes psychologiques ou qui ont des difficultés à s’adapter aux exigences de la vie quotidienne. Certaines manifestation (hallucinations, croyances non conventionnelles), se produisent chez des personnes qui n’en souffrent pas et qui fonctionnent bien. Ces personnes ne devraient pas être encouragées à chercher un traitement.
Comment Bentall critique-t-il le modèle biomédical (kraepelinien) de la psychopathologie (4 points)? 1. Il n’y a pas de frontière claire entre le normal et le pathologique (continuum). 2. Il n’y a pas de maladies mentales distinctes; les catégories diagnostiques ne captent pas adéquatement la nature des plaintes psychologiques. 3. Une théorie adéquate des problèmes psychologiques doit montrer clairement l'interaction entre les explications biologiques et psychologiques. 4. Il faut commencer par une description détaillée et valide des plaintes psychologiques des patients (et pas commencer par une liste, puis voir si le patient y colle).
Point 4: Bentall pense qu'il faut commencer par une description détaillée et valide des plaintes psychologiques des patients. Qu'entend-il par là? Il faut tenter de comprendre les mécanismes sous-tendant les plaintes psychologiques: la spécification de ces mécanismes permettra de mieux comprendre le rôle des facteurs sociaux et biologiques. Les plaintes psychologiques doivent être comprises comme le produit de trajectoires développementales déterminées par des interactions complexes entre des processus endogènes et environnementaux.
Qu'est-ce qu'une approche catégorielle VS. dimensionnelle? Quel est l'intérêt d'une approche dimensionnelle plutôt que catégorielle? Approche catégorielle: diviser les troubles mentaux en différentes maladies (AKA biomédical). Approche dimensionnelle: une personne est décrite comme présentant différents types de manifestations cliniques, avec des niveaux plus ou moins importants de gravité. (p.e. hallucinations, idées délirantes, langage désorganisé, comportement psychomoteur anormal, apathie, troubles cognitifs, dépression, symptômes maniaques). L’approche dimensionnelle a un meilleur pouvoir prédictif de la qualité de vie perçue, du parcours professionnel, etc. que l'approche catégorielle.
Quel est le problème de l'approche biopsychosociale selon Linden? Où veut-il qu'on se dirige? Au coeur du terme, il y a une hiérarchisation des domaines (1. bio 2. psycho 3. social) et les parties psychologiques et sociales ne sont perçues que comme des modérateurs de troubles biologiques (en gros c'est une arnaque!). Linden veut inverser la tendance et mettre les processus psychologiques au coeur de la problématique psychopathologique.
Pour un modèle psychologique des symptômes psychopathologiques (Kinderman & Tai): décrire le tableau?
Pour un modèle psychologique des symptômes psychopathologiques (Kinderman & Tai): comment fonctionnerait ce modèle (pour l'instant fictif)? Il y a évidemment des facteurs biologiques, sociaux et des évènements de vie (le chômage, rupture, catastrophe naturelle, etc.) impliqués dans la psychopathologie, mais l’ensemble de ces facteurs s’exprime via des processus psychologiques (cognitifs, affectifs, etc.) qui agit comme une sorte de filtre qui laisse sortir les symptômes. Ce modèle peut aussi s'appeler "Modèle des processus psychologiques médiateurs". P.e. Si le cerveau est lésé, cela va perturber des mécanismes psychologiques lié par exemple à l’encodage (cognitif) et engendrer des difficultés psychologiques (= symptômes psychopathologiques). LES FACTEURS BIOLOGIQUES CONDUISENT A DES DIFFICULTES PSYCHOPATHOLOGIQUES VIA DES PROCESSUS PSYCHOLOGIQUES.
Quelles sont les critiques générales que Linden fait à la psychiatrie? - L’hôpital psychiatrique n'est pas une réponse adéquate à la psychopathologie. - Les patients hospitalisés ou institutionnalisés manquent de droits. - La psychiatrie stigmatise le « malade mental » qui est amené a faire partie d’une humanité à part. - La psychiatrie conduit à des excès et abus considérables. (Lucy Johnstone: Users and abusers of psychiatry).
Quelle est l'histoire du lien entre la psychiatrie et l'homosexualité? Et entre la psychanalyse et l'homosexualité? - Médecine/psychologie déterminent et sont déterminés par les attitudes sociales. L’homosexualité a longtemps été considérée comme une maladie mentale. Elle a été retirée de la classification internationale des maladies (CIM) en 1992. Avant cela, l'idée était que les homosexuels appartenaient à une espèce à part qu'il fallait guérir (gène de l’homosexualité). Il en découlait toute une série de stéréotypes et de constructions sociales néfastes. En psychanalyse, l'homosexualité est perçue comme un arrêt de développement et représente un obstacle à l’apprentissage de la psychanalyse (diversion narcissique). A la base Freud pensait qu'il s'agissait d'une phase par laquelle tout le monde passe, puis il a changé de point de vue. Thérapies comportementales et homosexualité: éthiquement inacceptable. Voici à quoi peut mener la sur-pathologisation de quelque chose de parfaitement normal.
Qu'est-ce que le mouvement "recovery"? Sur quoi se base-t-il? Recovery = rétablissement/ réappropriation de soi. Il s'agit qu'un mouvement qui a été développé aux USA, NZ et AUS par des personnes qui avaient reçu un diagnostique psychopathologique et qui souhaitaient oeuvrer vers une réappropriation de soi en dépit du diagnostique. La Recovery permet de s’affranchir d’une vision focalisées sur les dysfonctionnements et de se nourrir des principes qui gouvernent la réappropriation de soi. La réappropriation de soi ne signifient pas la fin de la souffrance psychologique, ni la disparition des troubles, mais elle implique de retrouver un sens à la vie, un sentiment de bien-être, une place dans la société selon son choix, le pouvoir d’agir, après avoir souffert ou en dépit de troubles psychologiques. Ici, on est pas dans une démarche de guérison.
Selon Leamy et al., quels sont les 5 facteurs qui mènent à la réappropriation de soi? 1. Etre en relation (soutenu par les pairs, participer à un groupe de soutien, faire partie de la communauté) 2. L'espoir et l'optimisme concernant le futur (croire en la possibilité d’une réappropriation de soi, motivation à changer, pensée positive) 3. Identité (reconstruire un sentiment positif d’identité, surmonter la stigmatisation) 4. Sens à la vie (donner un sens aux difficultés rencontrées, spiritualité, qualité de vie, des rôles et des buts sociaux) 5. Responsabilisation (responsabilité personnelle, contrôle sur sa vie, focalisation sur ses forces)
Quels sont les niveaux (de vie personnelle) auxquels doivent intervenir les changements en vue d'une réappropriation de soi? Ces objectifs de réappropriation de soi vont impliquer des interventions et des changements au niveau: individuel (psychologique, spirituel), de la vie quotidienne, relationnel, social et professionnel, des structures d’aide et de soin, etc.
Qu'implique la citation de Pachoud suivante quand à la réappropriation de soi: « Ni la médecine, ni la psychologie n’ont de légitimité à fixer les normes d’une vie accomplie» (2012)? Qu'il est beaucoup plus important pour le bien-être d'être guidé par le respect et l’autodétermination que par des critères d’efficacité. Pour le corps médical/psycho, qu'il est très important d'entendre et respecter le point de vue des personnes, de prendre en compte ce qu’elles expriment sur leur vécu, leurs souhaits et leurs besoins, et les inclure directement dans l’élaboration et l’évaluation des interventions. Cette idée comprend une dimension éthique mais aussi une politique et de pouvoir: la personne doit être à même de disposer de la capacité de choisir, de décider et d’agir, ou de se réapproprier à soi. -> importante redéfinition du rapport soignant-soigné doit avoir lieu ainsi que d’importantes transformations dans l'organisation de la politique et des interventions de santé mentale!!!!!
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